« Tu devrais faire la Mini » « La Mini ce serait bien pour toi » « Pourquoi tu ne fais pas un projet Mini » « Viens essayer le Mini » « Perso mon rêve c’est de faire la Mini » « C’est la porte d’entrée dans le milieu de la course au large »… Gnagnagna
On m’en a tellement parlé de cette Mini, j’avais même commencé à en avoir marre. Presqu’un blocage depuis 2ans quand on me parle et me vend ses concepts « Esprit Mini » « 13knts au portant / 4 au près » « Liste d’attente » « Une quille » « Clarisse »… Moi qui ne voyais que le foiling gybe, la vitesse, le gros temps et le large en catamaran dans mon calendrier, je répondais toujours pareil:
« C’est lent » « Pourquoi pas toi ? » « Il n’y a pas de sensation » « Je n’ai pas l’argent » « J’ai déjà des beaux projets où je suis embarqué » « Pas le temps » « On peut faire les mêmes trajets en cata plus vite avec moins de règles ». Un vrai petit con.
Pendant plusieurs régates en France, je rencontre de plus en plus de ministes. On continue de m’en parler. Petit à petit, je commence à poser des questions. Impossible de rester très longtemps insensibles à leurs passions. C’est d’ailleurs ça le vrai déblocage, ils ont la même passion du large. Je faisais surtout des régates entre des bouées à part les records en catamaran et je trouvais même que les coureurs au large avaient une passion plus forte et plus modeste que certains pouvaient avoir entre des bouées. Pas comme si cette passion était innée, mais comme si ils avaient été avec la plus belle des sirènes du large. Ca commence à donner envie d’essayer, leurs belles histoires.
Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Pourquoi j’ai eu cette réticence du Mini ?
Le sentiment que ce serait moins bien qu’en catamaran ? D’avoir un physique plus pour catamaran de sport ? D’être loin de la Bretagne ? D’être addicte aux départ reaching à 30knts ? L’appréhension de la paperasse ? Je commence à peine à connaître le catamaran et je dois tout reprendre à zéro ? Sûrement des belles questions rhétoriques.
Pendant la dernière régate d’ETF26, mon très bon ami Fabien me reparle de Mini pour la 50ème fois. Cette fois-ci il commence à me parler d’un bateau à vendre. Une super occasion, à La Rochelle, en bon état, bon palmarès, s’il pouvait il l’achèterait, moins chers que les autres… Il me vend la poule aux poulies d’or. On s’excite avec mes amis de la #teambourgnon. On fait des plans sur la comète « oh les gars on va acheter un Mini Proto Scow (nez rond) et faire une team de malade » « On va conquérir l’Ouest, faire trembler la faille Atlantique ». Mon père dira de loin « Des vrais petits cons ».
On finit quand même par être séduits par les propos de Fabien. Nous décidons d’aller visiter le bateau, vérifier qu’il est vraiment aussi bien qu’il le dit. Mon père vient donner son avis d’experts. Il fouille et se tortille avec moi partout dans le bateau pour inspecter. On commence par se dire « on va trouver où négocier le prix » on finit par se dire « purée, faut foncer ». La comète a vite percuté.
Sur un fond d’opportunités, mes projets changent totalement. Dans la team, ils sont tous très bon techniciens, ingénieur, stratifieur en IMOCA… C’est d’abord logique pour moi que ce soit un d’eux qui achète le bateau. Moi qui suis loin, s’y connais moins et ai moins d’expériences qu’eux, cela me paraissait prétentieux de vouloir l’acheter. Pourtant, ils ne semblent pas vouloir acheter le bateau pour eux. Comme si ils étaient plus motivés à l’idée que ce soit le moins affuté de la bande qui l’achète pour qu’on l’utilise tous.
Je reprends ma routine au travail et continue de discuter avec Fabien qui m’oriente sur comment faire, je prends des cours Tip & Shaft pour lancer son projet Mini, je lis des articles, regarde des vidéos. Je me fais piquer, pas encore par la sirène du large, plus par le petit univers de chaque ministe. J’ai regardé toutes leurs vidéos. Ca a l’air bien en fait, pourquoi je ne m’y suis pas mis plus tôt ? J’essaie de faire vite. J’envisage toutes les solutions (sauf onlyfans) pour acheter ce bateau car je le sais convoité. Début décembre alors que je finis ma journée de travail, sans attendre grand-chose. BOOM ! Une deuxième comète. Celle ci me frappe en pleine tête: j’ai une solution pour acheter le bateau. Yeeeeehaaaa!
2jours après Noël, à peine les cadeaux déballés je prends la route pour La Rochelle, les papiers sont finalisé sur une aire d’autoroute avec une imprimante portable. Je viens me présenter modestement à Lili comme son nouveau propriétaire. Je fais attention à ce qu’elle ne soit pas abîmée pour le transport. « Veux tu bien t’atteler ? » Elle a dit oui.
Belle petite histoire ? Il y en a encore pleins à venir 🙂
Je prendrai soin de vous raconter la petite histoire et l’origine du 934 Lilienthal
Maintenant c’est aussi l’histoire de la recherche de sponsors! Et préparation pour la première course dans moins de 3mois.