Mini en Mai đđšâ°đ„¶đŠȘđŠđ„”âïžđ
8Úme en Proto. 49/100 finishers. Beaucoup de pépins, problÚme de braguette et Lili aime les fruits de mer.
Lili avait eu un petit accident avec sa quille . Elle a donc eu sa quille rĂ©parĂ©e en urgence pour participer Ă la course. Tout ça grĂące aux meilleurs amis du monde hehe â€ïžđ
J’ai pris cette occasion pour me concentrer sur d’autres aspects que la performance, notamment la gestion Ă bord.çPendant 3-4 jours de vent soutenu, j’ai dĂ» apprendre Ă connaĂźtre Lili et trouver mon Ă©quilibre entre confort, fatigue et Ă©quipement. Sans rĂ©chaud, matelas ou musique, j’ai dĂ» improviser avec mes deux sous-couches et mĂȘme utiliser une bouteille pour me rĂ©chauffer, Ă la maniĂšre de Mike Horn đ En ce qui concerne la nourriture, j’ai redĂ©couvert mon amour pour le foie de morue đ
Je baille de fatigue dans la procĂ©dure de dĂ©part Ă 11h du matin, pas la meilleure ambiance pour commencer. Surtout quâon annonce des conditions sportives. Avec Lili pour lâinstant, on prĂ©fĂšre les dĂ©parts isolĂ©s. La confiance sur les dĂ©parts montera en mĂȘme temps que le budget sponsoring de casse matosđČ
En fin d’aprĂšs-midi, les ennuis ont commencĂ©. Le vent a augmentĂ© Ă plus de 30 nĆuds et les vagues atteignaient 3 m. Lili fait du saut de haies (pas que sur 110m) avec des haies de la moitiĂ© de sa tailleđââïž
J’ai dĂ» rĂ©duire la voilure, mais j’ai rencontrĂ© des problĂšmes avec le rĂ©glage de mon foc en raison d’un point d’amure dĂ©fectueux. C’Ă©tait gĂȘnant, car je devais naviguer rapidement pour atteindre le Ras de Sein avant le changement de courant. Sans pouvoir rĂ©gler mon foc correctement, je savais que le top 10 Ă©tait peut-ĂȘtre dĂ©jĂ hors de portĂ©e đ
Ensuite, j’ai remarquĂ© des problĂšmes avec mon bas-Ă©tai. Rendant les virements plus compliquĂ©. Les soucis techniques ont continuĂ©. ConsĂ©quence du manque d’entrainement sur Lili.
Mon bout de bordure de ris lĂąche aussi, petite figure de style Ă se retrouver debout sur la bĂŽme pour repasser le bout dans lâanneau de la GV. Les dĂ©rives ne descendaient pas complĂštement dans les puits, mais cela semblait presque anecdotique par rapport aux autres problĂšmes.
Mon pilote ma globalement fait des blagues tout le long. Il me fait des virements surprises. Remettre ma quille dans le bon sens, rĂ©ajustĂ© le positionnement des sacs et des voiles Ă bord, câest rigolo une fois ou deux seulement. Mais ce pilote aime le comique de rĂ©pĂ©tition. A moi dâaffiner ses rĂ©glages pour le rendre moins drĂŽle.
DĂšs le dĂ©but, j’ai entendu Ă la VHF les premiers abandons. Je ne les connais pas tous depuis longtemps et pourtant câest frustrant de savoir ses camarades de course renoncer. Alors que je viens de vite finir de vomir mon mal de mer, jâentends encore des abandons⊠Je vais pour prendre la VHF et encourager quelquâun qui va mal et est entrain d’abandonner mais ma VHF est HS, arrachĂ©e, dans le fond du bateau. Les secousses ont eu raison du support et du cĂąblage.
DĂ©but de la nuit, encore une figure de style. Je vais pour uriner dehors, erreur de dĂ©butant trop confiant : je me positionne mal, nâai pas le temps de fermer ma braguette quâune rafale de vent couche Lili sur le cĂŽtĂ©. Ma main glisse de la bastaque oĂč jâĂ©tais accrochĂ© et je traverse le pont arriĂšre de Lili de haut en bas. Mon genou tape la tourelle de GV, dĂ©chirant ma salopette. La tourelle nâa rien. Mais je me retrouve comme un canard boiteux qui prend lâeau. Je rĂ©alise quâon passe son temps Ă genou sur un Mini et que lâĂ©trave scow nâest pas si qefficace contre les embruns â
Je vais pour dormir un peu, le rĂ©veil ne fonctionne dĂ©jĂ plus. Je rĂ©alise aussi que lâalarme AIS qui doit sonner quand un bateau est proche ne fonctionne pas. Elles vont ĂȘtre sereines les siestes de 20min. Par contre, quâest-ce que câest bon du foie de morue avant la sieste ! đ
Jâavoue passer en mode Ă©conomique aprĂšs tout ça. Je rĂ©duis le nombre de manĆuvres, sachant mon pĂšre fou devant la cartographie. La route est longue, la premiĂšre journĂ©e nâest mĂȘme pas finie quâenviron la moitiĂ© des concurrents abandonnent. Je nâen sais rien nâayant entendu que les premiers abandons, je me crois alors dans les derniers. Sur le moment j’ai honte de ma prĂ©paration et des choses qui ont cassĂ©. J’ai honte de ma chute idiote.
Je reste trĂšs enthousiaste Ă lâidĂ©e de faire ce retour au portant qui sâannonce royal.
Lendemain soir, jâarrive sur ce fameux portant, dĂ©contractĂ©, prĂȘt pour enfin glisser vite sur les vagues.
Et lĂ le pilote me fait encore des blagues. Au moment oĂč jâenvoie mon spi, le pilote me fait un empannage surprise aussi. Je vois mĂȘme une double cocotte ! Une triple bulle dans mon spi ! Chose que je pensais physiquement impossible. Je prends toutes les prĂ©cautions pour le renvoyer propre.
Ok câest bon spi en lâair, enfin ! Barrer Ă fond dans les surfs, le kiff est de retour.
AprĂšs quelques temps, jâai envie dâun foie de morue. Je mets le pilote pour aller manger, pas le temps d’atteindre la boĂźte: dĂ©part au tas. Le spi enroulĂ© dans lâĂ©tai et le foc. C’est mĂȘme plus des mauvaises blagues Ă ce niveau. Je vais pour le dĂ©faire, relance le bateau, remet le pilote et vlang ! Peut-ĂȘtre 3 fois de suite. Je nâai pas rĂ©ussis Ă aller manger⊠Ca commence Ă m’Ă©nerver. Ce bord, c’est le moment oĂč je dois prendre du plaisir, pas galĂ©rer comme ça.
Je barre Ă©nervĂ©. Lili accĂ©lĂšre, je suis rarement en dessous de 15nds, pointes Ă 16nds, enfin un peu de tranquillitĂ© je me dis⊠Pourtant, impossible d’aller manger ce foie de morue! Je me fait valdinguer au bout de deux vagues sous pilote et n’ai pas envie de ralentir. AprĂšs rĂ©flexion je me rend compte que je perds plus de temps Ă ne pas vouloir ralentir qu’Ă temporiser pour trouver des meilleurs rĂ©glages.
Je trouve enfin un rĂ©glage de pilote correct, jâen profite pour manger et faire sĂ©cher mes affaires. Je reviens boostĂ© et augmente ma vitesse moyenne restant entre 15 et 17nds en pointe.
Et sans prĂ©venir, sans un bruit, le vieux spi mĂ©dium de 2010 se dĂ©chire d’un coup… La poisse ces spis !
Je mets en place le spi max, c’est limite quand le vent est Ă 20-25nds mais Ă la barre ça le fait bien. J’ai bien dis, Ă la barre!
CouchĂ© de soleil, je dois m’habiller pour la nuit. Mes affaires doivent ĂȘtre sĂšches, j’ai hĂąte de me mettre au chaud.
Je lĂąche la barre tout doucement, pas serein du tout, m’avance un peu au niveau du winch pour choquer le spi et ralentir Lili. Lili n’en ferra rien et partira sur un gros surf. Le pilote abat beaucoup… Beaucoup… Trop ! Empannage chinois ! Mon premier de cette violence.
La GV passe de mon cĂŽtĂ© d’un coup, je me prends le halbas sur l’Ă©paule/cou/joue, assez fort pour ĂȘtre un peu secouĂ© mais pas assez pour ĂȘtre Ă©jectĂ©. Heureusement la bastaque l’a stoppĂ© dans son Ă©lan. Lili se couche comme jamais je ne l’ai vu ! J’ai le corps dans l’eau dans les filiĂšres sous le vent. Je vois mes chaussettes voler dans l’eau, mon gennaker qui traine derriĂšre et est pas loin de partir Ă l’eau. Je le remonte, attrape mon bonnet et mes sous couche trempĂ©es au passage. J’ai de l’eau jusqu’au winch, la girouette qui frĂŽle l’eau ! Vite il faut remettre le bateau droit.
Et on a l’air bien malin debout sur son bateau en situation rĂ©el de test de jauge Ă 90 degrĂ©s, entrain de wincher au vent, perchĂ©, les bras tendu vers le ciel pour rebasculer sa quille.
Je ressors de ça trempĂ© mais surtout un peu sonnĂ©. Je me dis alors, que si je continue ça va mal finir. J’ai rien Ă jouer sur la performance, sauvegarde ton spi, n’abĂźme pas Lili et temporise. Je place mon gennaker, rĂšgle le bateau de façon ralenti et m’endort dans le bateau. Je crois que je dors 2-3heures profondĂ©ment Ă ce moment. Ce bord qui devait ĂȘtre l’autoroute du kiff devient ma route cabossĂ©e. Trop de vent pour re risquer de mettre le spi max, je me fais une descente nulle de chez nulle. Je ne peux relancer le spi que vers la fin quand le vent baisse.
Portant fini, il faut remonter par le pont de l’Ăźle de RĂ©. Vous pensez que c’est finit ? Je prends 2 casier en 15min avant le pont… Je m’en sors pas trop mal avec de la marche arriĂšre et des 360.
Je passe le pont vers 3h du matin. Je dois maintenant Ă©viter une zone interdite de casier de pĂȘche et passer Ă son sud. Seul zone que je n’ai pas vĂ©rifier dans la navigation, je m’en veux beaucoup. Je pense ĂȘtre au sud de la zone, en rĂ©alitĂ© je rentre dedans. Je me retrouve dans les bouĂ©es, coincĂ©. La totale, jâen ai pour mon argent purĂ©e.
Les pĂ©cheurs qui travaillent de nuit avec la marĂ©e doivent me dĂ©gager de lĂ pour pouvoir travailler oĂč je suis. Je demande si possible d’attendre le levĂ© du jour pour me dĂ©gager tout seul pensant ĂȘtre disqualifiĂ© si ils me remorquent. Je nĂ©gocie pour ĂȘtre remis par lĂ oĂč je suis revenu. Je repars de lĂ pensant ĂȘtre hors course. « Tout ça pour ça ? » DĂ©goutĂ©… Au final j’Ă©coperai simplement d’une pĂ©nalitĂ© en temps, ouf!
Je remonte tranquillement vers l’arrivĂ©. Encore un petit grain Ă 30-35nds sans prĂ©venir histoire de te dire que tu seras toujours une petite chose et que tu vas encore ĂȘtre trempĂ© cette nuit. Je l’ai traitĂ© de gros-mots ce grain lĂ .
J’arrive au petit matin, la bonne surprise: ma mĂšre, les frĂ©rots et Willy sur un zod pour m’accueillir dans le chenal avec la musique « la pĂšche au moule » Ă fond sur le zod đ
Je demande si je ne suis pas dernier et vois les pontons presque vides… Je suis surpris du nombre d’abandon et surtout d’ĂȘtre dans le top 10. Pas fier de ma course mais j’ai finis.